mercredi 11 mars 2009

Commencer par la fin, le loup si doux

Suis-je une jeune adulte gavée des contes, insoumise, qui confond l’originalité et la précipitation ? Peut-être ! Alors au lieu de commencer par le début, les références, je commence par le détournement. Je ne lui ai pas encore (re)lu « Contes pour enfants pas sages » de Jacques PREVERT mais il est vrai que je n’ai pas résisté à ce « Suis-je un grand méchant loup » de Kristina ANDRES.



Comme tous les enfants, le rôle de méchant est apprécié, réclamé, plébiscité…. Par exemple, le loup de promenons nous dans le bois du « Si le loup y était » de Philippe JALBERT, polar tactile offert par feu Soeur Anne (ne vous inquiétez pas elle va très bien, mais dans la vie réelle).



Ce livre par sa page pop-up permet ce soupçon de frayeur appréciable « Miam miam » jusqu’à ce que nous mettions le doigt dans la gueule du loup et que cette gueule de papier soit remise à sa place, à la page précédente, fermée sur un loup tombé dans l’eau.
Il l’aime aussi dans « La tétine de Nina » de Christine NAUMANN-VILLEMIN, illustré par Marianne BARCILLON, loup affreux, pas beau, qui sent mauvais et fait peur… qui devient un loup tout doux, tout mou, gros doudou…

Mais il ne connait pas encore le chaperon rouge ou tous les autres contes où le loup est un méchant, vraiment méchant et pourtant. Pourtant il aime ce « Suis-je un grand méchant loup » avec une lecture au premier degré sans les références bien-sûr.

Mais ce loup qui tient dans sa mâchoires ses amis lui renvoie toutes les notions de manger son enfant dont je parlais là un peu et qui lui sont mystérieuses…. « manger zazel » fait partie de son quotidien langagier et il est bon de remettre aussi une petite notion de respect du corps, dont je parlais ou encore d'une autre manière là et de sciences naturelles par rapport au loup soit la chaîne alimentaire d'une forêt réduite aux animaux pour l’instant (ici je pense à ma cousine adorée qui lors de sa prise de conscience de cette chaine est devenue végétalienne pour 10 ans !)

*source de la chaîne alimentaire (lien avec les différents intervenants : piscivores, herbivores, granivores, insectivores, herbivores, carnivores et omnivores)

La lecture est aussi agréable parce qu’elle peut faire intervenir le bambin « Suis-je un grand méchant loup ? » la plupart du temps : noooonnnn ! Et certains actes doux et chaleureux des amitiés reviennent ici pour balancer les colères, les dents qui veulent mordre ou le hurlement qui s’ensuit : papoter, offrir des contes oraux (lus ou spontanés), partir au pays des merveilles….

Le loup peut être doux, fragile, riquiqui, il peut être câlin, réconfortant, propre, conteur : il choisit lui-même ce qu’il veut être !

Et puis ces illustrations à la plume et colorées doucement, ces animaux doudous, ce loup à la fois animal sauvage mais aussi peluche ou cerf-volant... j'adore!

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